Conférence d’Aurélie Massie,
université Paris 7 Diderot.
Le 14 décembre 2012, dans le
cadre du programme des rencontres de l’honnête volupté.
Abstract rédigé par l’auteur.
La question de la culture
matérielle et plus particulièrement de la matérialité du prestige des princes
et des monarques suscite actuellement l'attention des historiens et fait
l'objet de recherches récentes. C'est dans ce cadre que j'ai entrepris cette recherche
qui s'appuie sur un événement majeur du XVIe siècle, l'entrevue du Camp du Drap
d'Or et plus particulièrement sur les nombreux banquets qui s'y déroulèrent.
Une telle cérémonie royale ne pouvait se concevoir sans des banquets
gargantuesques. En effet, la table doit représenter l'étendue du pouvoir et de
la richesse, c'est pourquoi elle offre une profusion de mets, propose les plats
les plus variés et les plus raffinés, recherche des effets spectaculaires et
affiche luxe et démesure que nous jugerions aujourd'hui comme outranciers.
Le croisement de sources
comptables et littéraires nous permettent de reconstituer, au plus proche, la
réalité matérielle des banquets et l'organisation du travail des artisans de
bouche.
On été analysés tout d'abord
les comptes particuliers des paiements extraordinaires faits aux marchands
ayant fourni l'Hôtel lors de l'entrevue du Camp du Drap d'Or. Il s'agit des
comptes de Sébastien de Mareau, conseiller du roi François Ier et maître de la
Chambre aux deniers. Puis les comptes de la Household anglaise. Ceux-ci
ont permis de comprendre le déroulement des banquets et le type de plats
privilégiés lors des fêtes royales. Un dernier développement fut consacré au
déroulement des banquets.
Des dizaines de cuisiniers,
sauciers, écuyers de cuisine, échansons, poissonniers, bouchers participèrent à
l'élaboration des festins. Quelque 30 484 livres tournois furent dépensées du
côté français et une somme équivalente du côté anglais. La quantité de nourriture
et la variété des plats fût extraordinaire, une grande quantité de vins et de
bières fut commandée.
Ces documents constituent
une source de premier ordre pour l'étude du matériel culinaire acheté et
utilisé à l'Hôtel. Ils permettent de préciser les fonctions attribuées à chaque
office, les pratiques culinaires mises en œuvre et la gestion de l'hôtel du
roi. Mais ces comptes ne disent rien sur le nombre de convives, la répartition
des mets entre les invités ou les manières de tables et ne précisent que
rarement les quantités acquises. Il est donc indispensable de croiser ces
sources comptables avec d'autres documents littéraires comme les récits
d'ambassadeurs, ou les traités de cuisine et de manières de table.
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