Intervention de Charles Eloi-Vial le vendredi 24 février 2017.
Malgré la chute de la monarchie en 1792, une vie de cour refleurit au
palais des Tuileries dès le Consulat, pour le disparaître qu'avec la fin du
Second Empire en 1870. Arrivés sur le trône suite à des coups d'Etat, des
révolutions ou des défaites militaires, les souverains français du XIXe siècle
tentèrent de gagner en légitimité en réformant de manière radicale l'ancienne
étiquette en vigueur à Versailles sous l'Ancien Régime, notamment pour tout ce
qui concernait les repas, que les rois de France prenaient généralement seuls
et en public. Dès l'arrivée au pouvoir de Bonaparte, de grands banquets,
inspirés par les usages révolutionnaires, furent ainsi organisés aux Tuileries,
réunissant plusieurs centaines de personne. Par la suite, tous les régimes surent
inventer de nouvelles manières de recevoir : les cuisines furent ainsi
énormément sollicitées sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, où
6000 invités pouvaient être invités à dîner par le souverain dans la même
soirée. La succession de buffets, de collations, de déjeuners plus ou moins
intimes et de grands dîners réunissant la fine fleur de la société montrent
l'utilisation des arts de la table, perçus par les monarques et leur entourage
comme une arme politique. La composition des menus, le fonctionnement des
cuisines, le travail du personnel et la façon de servir à table, le service à
la française disparaissant progressivement au profit du service à la russe,
permettent d’étudier la naissance progressive d'un art de recevoir qui n'évoque
plus seulement la monarchie, mais renvoie directement à nos traditions
républicaines actuelles.
Les derniers feux de la monarchie. La cour
au siècle des Révolutions 1789-1870.
Charles-Eloi VIAL
Charles-Eloi VIAL
Empereurs, rois et courtisans au siècle des
révolutions.
La cour de France n'est pas morte avec
l'Ancien Régime. Au contraire, elle n'a cessé de renaître de ses cendres et de
se métamorphoser sous les quatre rois – Louis XVI, Louis XVIII, Charles X,
Louis-Philippe – et les deux empereurs – Napoléon Ier, puis Napoléon
III – qui ont occupé le pouvoir de 1789 à 1870.
Écrit à partir de nombreuses archives
inédites, ce livre sans précédent est riche en découvertes et en réflexions sur
la vie quotidienne des souverains successifs et de leurs courtisans. D'une
plume alerte, Charles- Éloi Vial transcrit leurs voyages, leurs fêtes et
représentations publiques, mais aussi le coeur de leur intimité, à la fois au
zénith de leur apogée, puis dans la brutalité de leur chute.
L'auteur explique ainsi la permanence
d'une tendance à l'enfermement et d'une volonté politique d'ouverture, paradoxe
fondateur de la cour et plus largement de la vie politique nationale. C'est
dire si ce remarquable ouvrage vient régénérer l'histoire de la cour,
finalement grande gagnante du siècle des révolutions.
Charles-Eloi VIAL
Archiviste paléographe, docteur
en histoire de l'université Paris-Sorbonne, Charles-Éloi Vial est conservateur
à la Bibliothèque nationale de France, où il est chargé des manuscrits modernes
et contemporains.
Son dernier et
passionnant ouvrage « Les derniers feux de la monarchie. La cour au siècle
des révolutions 1789-1870 » est
à découvrir et à lire sans modération.
Il y traite bien entendu du fonctionnement de
ces cours successives mais il évoque aussi, au travers de très nombreuses
archives souvent inédites, la vie quotidienne avec ses fêtes, ses banquets, ses
soupers, ses buffets… et par là même tous les types de repas qui étaient servis,
sans oublier les arts de la table, les types de services et bien sûr les types
de mets et de vins …
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