jeudi 7 mars 2019

De la « goutte » au calvados, le singulier parcours d’un produit d’appellation.


Sylvie Pellerin-Drion
De la « goutte » au calvados, le singulier parcours d’un produit d’appellation.
Préface d’Olivier Feiertag
Editions Presses universitaires de Rouen et du Havre, décembre 2015.

Sylvie Pellerin-Drion est docteure en histoire contemporaine et chercheure associée à l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l'Économie et de la Société) de l’Université de Nanterre qui regroupe des historiens et des sociologues.
Ses recherches portent sur les appellations, la contrefaçon, l’histoire des produits et des marques.
De la « goutte » au calvados, le singulier parcours d’un produit d’appellation,  est tiré de sa thèse de doctorat soutenue en 2012.
Voici un ouvrage très documenté, très complet et très structuré concernant l’arrivée sur le marché d’un produit réputé : celui qui d’eau-de-vie de cidre est devenu le calvados.
La question au cœur de cette recherche et que pose d’emblée Sylvie Pellerin-Drion étant « pourquoi et comment un produit agricole et artisanal est-il devenu standardisé, commercialisé, voire industriel ? »
Alors que l’eau de vie de cidre est attestée dès le XVIème siècle par le Journal manuscrit du Sire de Gouberville, gentilhomme campagnard, nous apprenons comment un tel produit a su en un siècle  (1860-1960) être à la fois un des éléments de développement économique  du département du Calvados et un produit représentatif de cette aire géographique en en adoptant jusqu’au nom. Nous apprenons aussi quand, comment et pourquoi le calvados a été le premier produit non viticole à obtenir une appellation d’origine contrôlée. Nous apprenons encore les différences entre bouilleur de cru artisanal et distillateur industriel, comment  ont été réalisées la mise en place et l’évolution  des réglementations avec pour corolaire la fraude qui fait encore couler beaucoup d’encre…
Sylvie Pellerin-Drion s’est penchée sur le mode de fabrication de ce produit et sur ce qui le définit, sans négliger les raisons, au départ économiques, qui ont amené les producteurs de pommes à y recourir. Ainsi nous cheminons de la pomme au cidre puis du cidre au calvados,  car le calvados n’est pas une eau-de-vie de pommes mais bien une eau-de-vie de cidre.
Les réflexions sur l’économie, le rôle des hommes mais aussi de l’état sont sans cesse présentes dans ce très beau travail.
Pour tous les désireux tout connaître sur cette appellation d’origine contrôlée ce livre est une référence incontournable.

Sylvie Pellerin-Drion est intervenue le  8 février 2019dans le cadre des Rencontres de de Honesta Voluptate, Société des Amis de Jean-Louis Flandrin,
 Anik Buj

L'Odeur de mon pays...
L'odeur de mon pays était dans une pomme.

Je l'ai mordue avec les yeux fermés du somme,
Pour me croire debout dans un herbage vert.

L'herbe haute sentait le soleil et la mer,
L'ombre des peupliers y allongeaient des raies,
Et j'entendais le bruit des oiseaux, plein les haies, 

Se mêler au retour des vagues de midi.
Je venais de hocher le pommier arrondi,
Et je m’inquiétais d’avoir laissé ouverte,
Derrière moi la porte au toit de chaume mou…

Lucie DELARUE-MARDRUS, Ferveur (1902)



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