Résumé
de l’intervention d’Anik Buj, historienne de l’alimentation, 2 février 2018.
Il est
commun d’affirmer que le chocolat à l’époque moderne était seulement une
boisson, pourtant à la lumière des premiers traités sur le chocolat, des
dictionnaires, des traités culinaires, il apparaît qu’il pouvait entrer dans la
composition d’entrées ou d’entremets servis au cours des repas ou encore de
desserts servis en fin de repas ou être consommé l’après-midi ou en soirée sous
forme de confiseries.
Il est
vrai que bien des correspondances, des
mémoires, des romans d’alors de même que l’iconographie ou les objets utilisés
à sa fabrication ne présentent généralement que le chocolat pris en boisson,
d’où l’habitude d’affirmer que ce mode de consommation, désigne comme
représentatif des XVIIème et XVIIIème siècles, était alors le seul.
Pourtant
en 1643 il apparaît que l’ « on fait des tablettes de chocolat par
friandise », en 1680 que « le
chocolat est une petite sorte de pâtisserie délicate où il entre du
chocolat », en 1685 que l’ « on peut prendre le chocolat en
manière solide, car il s’en fait des dragées, des biscuits, du massepain et
plusieurs autres sortes de friandises», mais surtout en 1691 paraissent dans un
traité culinaire les deux premières recettes au chocolat. Il s’agit d’une
« crème de chocolat » et d’« une macreuse en ragoût au
chocolat ». La mode est lancée. Les recettes se multiplient tant dans les
traités culinaires et d’office que d’économie domestique. Nous aurons de
multiples recettes de crèmes, biscuits, tourtes, tartelettes, gaufres,
diablotins, pastilles, dragées, mousses, glaces, sorbets au chocolat voire même au cacao.
Dans le même temps les pratiques culinaires
progressent par les usages du bain-marie ou de la sorbetière, mais aussi par l’introduction
de nouveaux modes de préparation
appliqués au chocolat comme celui de la crème pâtissière… qui vont
considérablement améliorer les premières crèmes
dans lesquelles, alors qu’au départ il n’était là que pour la couleur, le chocolat va
très vite être utilisé pour le goût qu’il va donner à ces préparations. En
l’espace d’un siècle la maîtrise du chocolat s’améliore considérablement et le
chocolat grâce à des hommes de talent devient un véritable produit culinaire.
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