Conférence
de Jean-Baptiste
Schneider (Univ. François Rabelais Tours,
Histoire des culture et de l'alimentation, doctorant)
Le 13
décembre 2013, dans le cadre du programme des rencontres de l’honnête volupté.
Les
multiples récits des passagers, les guides des voyageurs vers les Amériques ou
encore les archives des maisons d’émigration nous éclairent sur la quantité et
la qualité de la nourriture et des boissons dispensées à bord.
Selon
leurs revenus, leurs statuts et leurs réseaux d’influences, les passagers
disposent de trois options en termes de restauration. Alors que les passagers
« de table » se restaurent à la table du commandant, les passagers
« de rations » sont nourris comme l’équipage tandis que les passagers
« d’entreponts » sont logés dans des dortoirs situés dans les cales
du navire et doivent pourvoir eux-mêmes à leur nourriture. Ils bénéficient
généralement d’un accès à une partie du pont pour réaliser leurs repas.L’utilisation de glacières, l’embarquement de bêtes sur pied ou encore l’approvisionnement en salaisons et en eau permettent la production des multiples moments commensaux pour une traversée qui pouvait durer 8 semaines.
Des circuits d’approvisionnement, à l’espace de production des repas, en passant par les techniques de cuissons et les méthodes de distribution, le XIXe siècle sera rythmé par de multiples innovations qui amélioreront sans cesse les conditions de restauration des passagers. Les compétences techniques du coq responsable de la confection des repas à bord feront également l’objet de profondes mutations.
Tandis que l’Angleterre, l’Allemagne et la France mettent en place des sociétés maritimes spécialisées dans le transfert de personnes d’un continent à un autre, l’apparition et la maîtrise de la vapeur vers la moitié du XIXe siècle, comme procédé de propulsion, va permettre aux navires de gagner en vitesse et en régularité.
Il faudra cependant attendre la fin du XIXe siècle avec l’arrivée de l’électricité à bord des paquebots pour voir la palette des denrées se diversifier. Grâce à l’avènement du froid industriel, les menus vont progressivement s’étoffer jusqu’à former une carte imposante, proposant un large choix de mets, rivalisant ainsi avec celles des plus grands restaurants parisiens.
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