samedi 8 février 2014

L’alimentation dans la vice-royauté du Pérou au travers des récits de voyages français 1650-1750

Conférence d’Albert TORRECILLA
Le 7 février 2014, dans le cadre du programme des rencontres de l’honnête volupté. 

De très nombreux récits de voyage français ou étrangers émaillent les trois siècles de domination espagnole sur l’Amérique Méridionale. De la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, en passant par la conquête du Mexique puis celle du Pérou jusqu’aux guerres d’indépendance issues du grand rêve bolivarien, il semble que tout ait été dit sur ces peuples du nouveau monde. Et pourtant, tout le monde a-t-il vu la même chose ? N’y aurait-il pas un regard différent en fonction de la nation à laquelle on appartient ?

Les récits de voyages sont prolixes, sur les mœurs locales, sur les païens que les missionnaires dès les premières expéditions tenteront de ramener dans « le droit chemin », mais aussi sur les nouveaux venus qui se laissent aller à la paresse et aux plaisirs réprouvés, sur l’administration et ses dérives,  sur le commerce et les espérances mirifiques qu’il fait envisager ou sur la chose militaire scrutée de près et dont parfois l’inorganisation peut susciter les convoitises guerrières. Ces récits sont également friands en anecdotes et nous le verrons, le réel et l’imaginaire cohabitent sans aucune réserve, même parmi les scientifiques les plus chevronnés.

Pourtant, me semble-t-il, une thématique a très peu été explorée, il s’agit des pratiques alimentaires. Que mange-t-on dans cette Amérique, nommée pour ce qui concerne mon étude, vice-royauté du Pérou ?
Lorsque les Français abordent enfin ces terres dans la seconde moitié du XVIIème autrement que de manière sporadique, une structure sociale, économique et politique est déjà installée, la vice-royauté du Pérou. Cette nouvelle société a ses codes, ses mœurs, ses habitudes alimentaires qui ne sont plus tout à fait celles d’Espagne, puisque depuis un siècle et demi, les produits vont et viennent et se mêlent dans les cuisines.


Dès lors, ces voyageurs français longtemps exclus, qu’ont-ils vu ? Que viennent-ils chercher exactement ? Pour ce qui concerne mon propos,  ont-ils porté un regard particulier sur les produits alimentaires, les modes de cuisson, les ustensiles de cuisine, y a-t-il seulement eu un intérêt pour la chose culinaire ? Autant de questions qui trouveront peut-être quelques réponses dans les récits de voyages de ces aventuriers des XVII et XVIIIème siècles.

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